Tunis, le 18 septembre 2025 – Lors de la 49e session ordinaire du Conseil des gouverneurs des banques centrales et des institutions monétaires arabes, tenue à Tunis, M. Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib, a souligné l’importance cruciale de la coopération entre les banques centrales arabes pour faire face aux chocs politiques, économiques et commerciaux qui secouent actuellement le monde.
Un contexte mondial marqué par l’incertitude**
Dans une déclaration à l’Agence Maghreb Arabe Presse, M. Jouahri a expliqué que, outre les sujets habituels tels que le suivi des travaux des comités du Conseil (inclusion financière, supervision bancaire, etc.), cette session se penche particulièrement sur l’évolution des chocs politiques et économiques, auxquels se sont récemment ajoutés des chocs commerciaux. Selon lui, ces développements représentent un défi majeur pour les banques centrales, chaque pays cherchant à y faire face individuellement, mais il a insisté sur le fait que « la conjugaison des efforts entre les banques centrales constitue un facteur positif » dans cette lutte.
Lutte contre le financement du terrorisme et partage d’expériences**
Les travaux de la conférence incluent également une réunion consacrée à la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment de capitaux. L’objectif principal, selon M. Jouahri, est de permettre aux pays figurant sur la liste grise de bénéficier de l’expérience de ceux qui ont réussi à en sortir, à l’instar du Maroc.
Des niveaux de coopération variables mais des exemples positifs**
Interrogé sur le niveau actuel de coordination et de coopération monétaire arabe, le gouverneur de Bank Al-Maghrib a reconnu l’existence de disparités entre les pays arabes, notamment entre les pays producteurs et non-producteurs de pétrole. Il a toutefois souligné que « les chiffres relatifs à la politique monétaire au Maroc sont exemplaires, ce qui est positif », rappelant que Bank Al-Maghrib s’est engagée dans une coopération active avec plusieurs banques centrales arabes, conformément à la politique du Royaume sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Vers une coopération technique accrue**
M. Jouahri a également mis en avant l’évolution du modèle de coopération, qui tend désormais vers un partenariat technique renforcé, notamment pour relever des défis tels que la transformation numérique, les enjeux climatiques et l’échange d’expériences en matière de politique monétaire. Dans un contexte mondial incertain, il estime que le partage des expériences devient essentiel pour l’efficacité des banques centrales.
Un rendez-vous régional sous la présidence soudanaise**
Il est à noter que cette 49e session, organisée sur deux jours par le Fonds monétaire arabe et la Banque centrale de Tunisie, est présidée cette année par le Soudan. Ce rendez-vous régional illustre la volonté des institutions monétaires arabes de renforcer leur coordination face aux défis globaux et de promouvoir une stabilité financière durable dans la région.
la coopération entre les banques centrales arabes apparaît aujourd’hui comme un levier indispensable pour affronter les multiples chocs qui secouent l’économie mondiale, et l’exemple marocain montre la voie vers une intégration monétaire et technique plus poussée au sein du monde arabe.
